mardi 27 juillet 2010

INCEPTION de Christopher Nolan (2010) : Frissons parallèles

Comme dirait mon ami Ramou, "Pour faire aussi fort cette année, va falloir s'accrocher", et après avoir vu le nouveau Nolan, je ne peux que soutenir sa réflexion, la mission pour les prochains blockbusters de l'année est quasiment impossible. "Inception" est indépassable pour un moment au niveau des sensations qu'il génère chez le spectateur, jouissif autant mentalement que physiquement, rarement film aura réussit à toucher le cinéma total à ce niveau (et sans 3D). Même le "Avatar" de James Cameron ou les derniers grands Spielberg font pales figures. à côté. Vu que j'arrive après la bataille critique qui se solde par une victoire écrasante du cinéma contre les peines à jouir qui essayent de trouver la petite bête dans un film qui est juste la perfection tant il allie humilité et ambition comme jamais auparavant.
Ceux qui pensent encore que les "Matrix" sont des films intelligents vont en prendre pour leur grade et ceux qui doutaient encore de Nolan après "The Dark knight" vont se prendre "Inception" dans les dents et pleurer leur race ! Les expérimentations en montage parallèle du dernier Batman n'étant que les embryons de ce qu'accomplit Nolan ici...une multitude d'actions de croisent dans "Inception" avec une lisibilité et un sens de la jouissance communicative rarement atteinte si ce n'est que par moments dans "The Dark Knight", "Watchmen" ou "District 9".Vous l'aurez compris je ne vais point essayer d'analyser la bête à chaud, je vais juste laisser reposer le film dans mon inconscient, laisser mariner la machine à rêve qui n'a jamais si bien portée son nom et réfléchir au cinéma de Nolan à ses parallélismes fous qui m'ont collé la chair de poule encore 1 heure après la sortie de salle. Même les conditions exécrables du cinéma Gaumont Premier et plus particulièrement de sa salle 1 où le son sature dans les dialogues ("oui on sait ça arrive des fois" dixit un employé..."what the fuck !!!!" Scandale !!!) n'ont pas réussi à me priver du plaisir total de "Inception". Comme j'ai pu le dire ailleurs : "Inception" est une tuerie...pas eu de sensations comme ça depuis la lecture d'Ubik de Philip K. Dick.
CHEF D'OEUVRE !!!

Note : 6/6

SUCKER PUNCH de Zack Snyder (2011) : LE TRAILER

Après son adaptation quasi géniale de "The Watchmen" voici le nouvel effort dantesque de Zack Snyder. "Sucker Punch" contera l'histoire d'une jeune fille enfermée dans un hôpital psychiatrique aux conditions cauchemardesques par son beau-père . Le seul moyen de s'échapper (pour elle et ses co-détenues) sera de faire appel à son imagination en inventant des mondes extraordinaires où elle luttera pour survivre. Vu les images plus barjo, tu meurs !

Sorti le 25 mars 2011 aux USA.



Pour plus de plaisir voici les posters tous chauds des girls du film :

Cliquez sur les images pour les voir en plus grandes et plus belles



dimanche 25 juillet 2010

SOLOMON KANE de Michael J. Bassett (2010) : FOLLOW ME...


En DVD depuis le 30 juin 2010

Les fans de fantasy bodybuildés, nostalgiques de Conan ou d'aventures moyenâgeuses ont bavé lors de la sortie en salles de ce "Solomon Kane", bizarrement très peu sont allés le voir. Mais bon n'est-il pas de tradition de se faire ce genre de film en dvd avec des potes moustachus, portant des peaux de bêtes, en buvant de la cervoise alsacienne.
N'ayant ni potes moustachus, ni peaux de bêtes dans mon placard, je me suis maté le nouvel effort de Michael J. Bassett (le sympa "Wilderness") tout seul comme un grand et bon même si je ne serais pas aussi coulant que certains de mes collègues cinéphiles (dixit Mr Balta : Putaing le chef machino il tue et quand Kane se revèle...trop coool), je confirme le statut ambiant qui classe "Solomon Kane" dans les bons films du genre. C'est clair que le film est ambitieux et se donne à son niveau les moyens de l'être (45 millions de dollars de budget...Samuel Hadida à la prod) mais bon malgré un savoir faire indéniable, des séquences esthétiquement bien réussies et un côté gorasse bien sympa, le film peine à impliquer dramatiquement le spectateur, faute à James Purefoy (pourtant génial en Marc-Antoine dans "Rome") complètement à côté de la plaque par moment (surtout le 15 premières minutes où il singe Hugh Jackman), qui au lieu de créer l'empathie ou l'identification pour Kane crée la gêne ou le rire (le dejà culte FOLLOW ME.... en atteste). Dommage car le bougre envoie la purée lors des excellentes séquences d'actions. S'il y a pierre à jeter, il faut peut être la jeter au réalisateur, car James Purefoy n'est pas le seul à avoir un jeu un peu Z, ses compagnons d'armes, le frère de Kane, Max Von Sydow dans le premier flashback et certains bad guys. S'il y a suite (???? improbable vu le four mondial du film...toujours pas sorti aux USA), il faudra que Bassett pense à diriger autant les acteurs que sa technique irréprochable. Pour en savoir plus sur le personnage de Solomon Kane, issu de l'imagination de Robert E. Howard, le papa de Conan le Barbare, cliquez . C'est très très intéressant.

Note : 3/6

jeudi 22 juillet 2010

THE COLLECTOR de Marcus Dustan (2009) : Saw Giallo

En DVD depuis le 21 juillet 2010

Alors que la vague "Saw" ne s'arrête plus de s'écraser comme du gros caca sur nos écrans tous les ans, il arrive de temps à autre qu'un de ses cousins arrive à surprendre son monde en montrant que l'on peut faire du torture porn sans que ce soit trop con. L'année dernière le très cool et racé "Waz" de Tom Shankland (auteur aussi de l'excellent "The Children") sorti lui aussi directement par la case DVD, avait tordu le cou aux aprioris. Vendu comme un ersatz de "Saw", "Waz" enterrait sans problème le film de James Wan, par son ambiance de polar poisseux, son intelligence émotionnelle lors des scènes de tortures et son refus du tape l'oeil. Aujourd'hui "The collector" dans un autre style réussit lui a aussi a transcender ce genre plus que casse bonbon. Il faut dire que malgré sa participation aux dernières bouses de l'aventure "Saw", Marc Dunstan a quand même un atout qualitatif à son jeu. Il fut un des participant de l'émission de télé-réalité produite par Matt Damon et Ben Affleck : "Projet greenlight" qui avait but de réunir des cinéastes en herbe pour aboutir en fin de parcours à un long métrage. En 2005, avec l'aide de Wes Craven et des frères Weinstein, est sorti de ce concept le très funky et gorasse "Feast", Marc Dunstan en était un des principaux scénaristes. Pour sa première réalisation, il choisit donc de rester proche du style qu'il connait et des codes qu'il impose (torturer des gens de la manière la plus sadique et sophistiqué possible) mais il l'intègre dans une ambiance proche du giallo italien, avec comme influence principal le cinéma de Dario Argento (le bon des années 70) ou de son cousin américain Brian De Palma. Porté par un tueur masqué des plus zarbi, as de l'arme blanche et de pièges tordus qui décide d'investir une maison bourgeoise et ses occupants dans tous les sens du terme, "The collector" vaut aussi pour son casting nickel, dominé par le pauvre cambrioleur qui passait par là joué subliment par Josh Stewart (qu'on a pu voir dans "Law abiding citizen" ou "Benjamin Button"). On y croise aussi la sympathiquement pas farouche Madeline Zima ("Californication") qui donne d'elle-même pour une des séquences les plus réussies du métrage, qui sur le morceau culte de Bauhaus "Bela Lugosi is dead" fait s'entrecroiser superbement actions et regards lors d'une scène de sexe plus que périlleuse.
Conscient de ne pas être aussi doué que ses référents, Marc Dunstan joue sur ses points forts à fond les ballons à coup d'esthétique baroque (superbe photo 16 mm) et de musique industrielle de bon gout sur une 1h15 plus que suffisante. Car malgré ses qualités "The collector" n'évite pas toujours les écueils du genre, notamment lors de son final twistesque mineur qui tire un peu trop sur la corde et par certains effets de montage un peu facile. On pense aussi souvent par la trop sophistication des pièges à une version trash de "Maman, j'ai raté l'avion" ou "MacGyver" . Mais bon c'est cool, bien foutu et pas monté au hachoir, et comme les très bons "House of the devil" de Ty West et "I know who killed me" de Chris Siverston, "The Collector" remet au gout du jour tout ce cinéma baroque et efficace qui dominait le genre à la fin des années 70 où horreur et stylisation faisaient bon ménage.

Note : 4/6

vendredi 16 juillet 2010

PREDATORS de Nimrod Antal (2010) : Mi-Molle

En salles depuis le 14 juillet 2010.

La jungle, des guerriers badass et des predators, voilà qui aurait dû me mettre la pêche en ce début d'après midi et bien que neni. Le "Predators" de Nimrod Antal produit par Robert Rodriguez m'a fait l'effet d'un pétard mouillé. C'est d'autant plus dommageable que je nourrissais plein d'espoir vu la qualité des films de Antal : son premier film "Kontroll", tourné en Hongrie (son pays natal), était imparfait mais original et prometteur, son deuxième film par contre fût une grosse claque, "Motel" avec Kate Beckinsale et Luke Wilson, stressant, flippant, brillant et bourré d'idée de mise en scène, le troisième "Blindés" malgré une légère baisse de niveau était une bonne série B à l'ancienne avec une galerie de trognes sympathiques.
Etrangement même en mode hyper sommeil pendant le trou narratif de la deuxième moitié de "Predators", on n'arrive pas à trop en vouloir à l'espoir Antal. Il n'a juste pas réussi à transcender un scenario anémique qui se base sur deux idées concepts issues du croisement du premier "Predator", "Des chasses du comte Zarroff" et des "Condamnés" ou autre "Battle Royale". Ben oui car filmer des mecs armés qui marchent dans la jungle pendant 1h30 sans avoir d'histoire ou de drame à raconter et bien c'est super chiant et ça m'arrache le cœur de dire ça tant j'y croyais un minimum mais "Predators" est vraiment chiant. Pas au point de quitter la salle mais après une première demi heure pas mal du tout, un ennui poli s'installe et ce n'est pas la voix en mode "j'suis un caid" de Adrian Brody qui vous sortira de votre torpeur.Même si les predators ont de la gueule, le danger qu'ils représentent n'est pas du tout intégrée narrativement dans les comportements du gang d'humains lâché sur la planète des chasseurs.Le peu d'interaction se joue entre la jolie guerrière (Alice Braga, toute mimi mais trop latino pour être un soldat israélien) et le beau guerrier (Brody, plutôt bon dans son miscasting), les quelques zones d'ombres dévoilées sortant comme un "pouf" dans des moments ou il est bien trop tard pour sauver les meubles (cf le perso de Topher Grace qui fait son coming out 5 min avant la fin). On peut se dire que la principale erreur de Rodriguez et Antal c'est d'avoir essayer de rendre hommage au premier dans toutes ses largeurs (la jungle, la musique, les gros bras..même certains moments cultes sont remastérisés : le final homme boue vs predator, la séquences des écorchés etc…) sans avoir vraiment la possibilité de le faire : par exemple remplacer Schwartzy….impossible !!! Ou singer la photographie magnifique du premier avec une caméra HD ...pfff...résultat passable, avec des problèmes de point et de profondeur de champ assez déplorables. Même 23 ans après, le remaster ne tient pas la comparaison face au premier alors que le deuxième du nom version Hopkins en délocalisant la bête et en changeant son type de héros avait réussit un joli tour de force. Chose que ne réussit pas Antal même s'il assure l'efficacité de certains moments (les chiens predators) grâce à son style old school.
De bonnes intentions ne font pas un bon film.
Grosse, grosse déception !

Note : 2/6

lundi 12 juillet 2010

SPLICE de Vincenzo Natali (2010) : Weird Science

En salles depuis le 30 juin 2010


On ne pourra pas dire que le dernier Vincenzo Natali ne s'est pas fait attendre (mini 2 ans) et pour la peine la chronique de ce film "enfin vu" va ouvrir les hostilités de mon nouveau blog qui fait suite au décès en plein vol de ce cher Airmole Blog qui a été ma patrie chronique depuis 4-5 ans.

En plein mutation identitaire moi-même je me trouve donc dans l'état parfait pour parler de ce "Splice" qui traite des dérives des manipulations génétiques.


Vu dans une salle bien pourrie du Gaumont Opera (ex-Paramount), "Splice" est bien la petite claque dans la tronche annoncée par certains. Que ceux qui aurait peur d'un éventuel twist & shout, marque de fabrique de Natali sur ces deux premiers (l'honorable "Cube" et le très cool "Cypher") se rassurent de suite, notre réalisateur du jour à grandit et même si ça peut sonner cliché "Splice" est le film de la maturité au point qu'il se hisse presque au niveau de certains grands Cronenberg.

Porté par deux acteurs nickel chrome, une photographie sublime, et un score magnifique, "Splice" prend à bras le corps son sujet trouble et crée un des plus beaux monstres de cinéma vu depuis des lustres, Dren (Delphine Chanéac exceptionnelle), en troublera plus d'un par son humanité tout comme elle vous fera transpirer sur votre siège par sa sauvagerie. Ce Frankenstein moderne est d'autant plus fort que Natali en fait une allégorie de la famille en mode freudienne et c'est avec ces dilemmes et cette puissance tragique que "Splice" prend aux tripes et fascine.

Contrairement aux autres films de Natali, "Splice" ne fait pas souffrir ses ambitions par son côté indépendant ou son manque de budget et j'insiste : le soin apporté à son monstre hisse ce film et son réalisateur auprès des grands.


Note : 5/6