mercredi 16 février 2011

"BLACK SWAN" de Darren Aronofsky : Horreur Frontale


En salles depuis le 9 février.

Un peu comme David Fincher, Darren Aronofsky d'un film à l'autre bouscule les attentes des spectateurs tout en se mettant en danger sur des sujets par forcement évidents. Cette fois ci il s'attaque donc au ballet et plus particulière au lac des cygnes de Tchaikovsky par le biais d'une danseuse, Nina, qui se voit projeté "reine des cygnes" suite au départ à la retraite de son idole (Wynona Ryder). Pour jouer la reine des cygnes elle doit aussi bien danser/jouer le cygne blanc symbole de pureté/virginité que le cygne noir symbole de mort/séduction/sexe.Hanté par sa quête de la perfection, Nina a tout du cygne blanc mais va devoir chercher le cygne noir en elle, celui là même que Thomas (Vincent Cassel, énigmatique et puissant), le metteur en scène, à cru apercevoir chez Nina lors d'un baiser volé et sanglant. Coincée entre une même surprotectrice et castratrice (Barbara Hershey, terrifiante), et les tentations du cygne noir (le plaisir, le sexe, la vie, représenté par son alter ego, Mila Kunis), Nina va petit à petit laisser place à la paranoïa et la schizophrénie.Aronofsky par ses partis pris fort (16 mm, caméra à l'épaule, photo quasi noir et blanc ou seul le rouge perce), réussit un tour de force rarement vu depuis les premiers Polanski, faisant de ce "Black Swan" le pendant féminin, rêche et brutal de son magnifique "Wrestler". Vampirisé par son rôle, Natalie Portman est estomaquante en Carrie au bal des cygnes, sa performance magnifiée (ou descente vers la gloire/enfer) par Aronosvky jusque dans un final époustouflant vous prendra à la gorge bien longtemps après la sortie de salle, certains avouant même des visites de "Black Swan" dans leur sommeil à coup de rêve d'ongles cassés et de dents en sang. Magnifique film sur la danse, grand film d'horreur, "Black Swan" est une grosse bouffe dans la tronche et surement le film le plus 70's de 2011 par sa frontalité.

Note : 5.5/6

samedi 5 février 2011

"INCENDIES" de Denis Villeneuve (2011) : Identité


En salles depuis le 12 janvier.

Porté par un excellent bouche à oreille et une sublime affiche, "Incendies" est un des grands films de ce début d'année (même si il a mis presque deux ans à atterrir dans nos salles), à sa manière Denis Villeneuve m'a réconcilier avec un certain cinéma d'auteur qui avait perdu mes faveurs depuis un petit moment : 2001 et le magnifique "Loin" de André Téchiné. Encore une fois les planètes s'alignent et ma nouvelle rencontre avec ce cinéma des racines et de l'exil se fait accompagner de Lubna Azabal (ici magnifique en mère torturée/engagée). Avant toute chose "Incendies" raconte l'histoire d'un deuil et ce qu'il va déclencher chez ceux qui restent. Jeanne et Simon sont jumeaux et lorsque leur mère meurt, le notaire (ami de la famille, impressionnant Remy Girard) leur transmet ses dernières volontés lors de la lecture du testament : l'un doit remettre une lettre à leur père qu'ils n'ont jamais connu, l'autre doit aussi remettre une lettre mais à leur frère dont ils ne connaissaient pas l'existence. Alors que Simon rejette cette mission plus que paradoxale par rapport au comportement de leur mère, Jeanne (magnifique Vanessa Désormeaux-Poulin ; la découverte du film) décide d'aller seule chercher leurs racines au Moyen Orient. Ce qu'elle va découvrir va bouleverser sa vie.
Avec aisance Denis Villeneuve échafaude une structure en deux temporalités qui vont s'entrechoquer par la vérité. La première est celle du présent et de la quête des jumeaux, l'autre suit la jeunesse de Nawal, leur mère, dans les années 70. Denis Villeneuve a choisit de ne pas identifier le pays du Moyen Orient où catholiques et musulmans s'affrontent et où 80% du film se déroule, selon certains indices, dont le pays d'origine de l'auteur (Wajdi Mouawad) de la pièce source du film, le Liban serait l’option la plus probable : "Beyrouth ou Daresh ? Cette question m’a hanté durant toute l’écriture du scénario. J’ai finalement décidé de faire comme la pièce et d’inscrire le film dans un espace imaginaire comme Z de Costa Gravas afin de dégager le film d’un parti pris politique. Le film traite de politique mais demeure aussi apolitique." (source Allo Ciné). L’autre parti pris fort de "Incendies" c’est la mise en scène silencieuse de Denis Villeneuve, juste, implacable mais toujours subtile, elle se permet deux trois éclats sonores (la séquence de la piscine) en adéquation parfaite avec la rage des jumeaux. Il y a presque un savoir faire nordique dans cette façon de manier montage précis, cadrage frontaux et mouvements d’appareils lents, sans jamais tomber dans la condescendance du film que se regarde filmer et fait durer les plans outre mesure pour tomber dans le voyeurisme auteuriste. Belle découverte que ce film poignant et grande découverte que ce cinéaste canadien dont la filmo (4 longs métrages et quelques courts) est plus qu’incomplète par chez nous. Allez voir "Incendies" pendant qu’il est encore temps.

Note : 5.5/6

mardi 1 février 2011

Battle: Los Angeles (2011) de Jonathan Liebesman : Trailer 3

Impossible de se lasser de voir ces images et d'imaginer le film qu'on va se prendre dans la tronche le 13 mars prochain.