jeudi 9 décembre 2010

"A BOUT PORTANT" de Fred Cavayé (2010) : Poursuite Infernale


En salles depuis le 1er décembre.

Il y a deux ans, Fred Cavayé avait bluffer son monde avec le très bon polar "Pour elle", où un père de famille (Vincent Lindon) bravait la loi et bouleversait son quotidien pour faire s'échapper de prison sa femme (Diane Kruger), condamnée à tort pour meurtre. "Pour elle" malgré quelques invraisemblances scénaristiques montrait un savoir faire sec et brutal dans les scènes d'actions et surtout une mise en scène simple et efficace tout du long. Hasard des calendriers, alors que le remake américain de "Pour elle" avec Russell Crowe est sorti depuis mercredi dernier ("Les Trois prochains jours" de Paul Haggis), le deuxième long métrage de Fred Cavayé est sorti une semaine avant et semble bien se porter au box office avec déjà plus de 300 000 entrées au compteur.
"A bout portant" suit le même filon thématique que "Pour elle" (un homme essayant de retrouver sa femme) et on sent que grâce à un budget plus conséquent, Cavayé à pu se faire plaisir et en prendre le contre pied privilégiant l'action sur le drame. Immense course poursuite dans Paris, "A bout portant" conte l'histoire de Samuel (Gilles Lellouche, très bon) aide soignant dans un hôpital qui se trouve au mauvais endroit au mauvais moment, pour la peine sa femme enceinte de 7 mois se fait kidnapper, elle sera libérer si lui aide à s'échapper de l'hôpital le trouble gangster Hugo Sartet (Roschdy Zem, impassible et impeccable). Rien ne se passe comme prévu, les bons cops / bad cops se retrouvent mêlé à l'affaire et les deux hommes que tout sépare feront alliance malgré leur mariage forcé. Sur moins d'une heure et demi et aidé par des seconds rôles de haute volée (Gérard Lanvin en tête), Fred Cavayé tient le rythme de "A bout portant" comme une bonne série B à l'ancienne, formellement impeccable, s'inspirant largement des "Bourne" (surtout le premier) pour les scènes d'actions sans pour autant céder aux sirènes de la shaky cam. D'ailleurs c'est encore "Bourne" qui résonne par la bande originale du film composé par un Klaus Badelt en pilote automatique, pompant papa Zimmer et tonton John Powell sans vergogne. Reste du beau boulot d'artisan comme on n'en voit plus assez, même si le film manque un peu d'originalité et de cœur contrairement à "Pour Elle", il offre une belle lueur d'espoir pour le polar hexagonal (comme quoi on peut faire de l'action en France sans que ce soit con-con-Besson) et vient d'ajouter aux jolies réussites humbles de ses dernières années comme "Gardiens de l'ordre" de Nicolas Boukrief et "Une affaire d'état" de Eric Valette.

Note : 3.75/6

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