Tournée pour une poignée de dollars, "Monsters" à fait grand bruit en festival avant de débarquer chez nous dans une combinaison de salles assez étonnante, surement à cause du "District 9" effect. Loin des supercheries tournée avec la caméra de ma grand mère, type "Paranormal activity", "Monsters" est un vrai film de genre d'auteur, qui va trouver son originalité dans un rythme contemplatif, plus proche de Peter Weir que des tours de force à la James Cameron. Porté par deux très bons comédien au naturel, le film conte la traversé d'un couple de fortune du Mexique vers les États Unis en passant par la zone infectée par les extra-terrestres. Comme dans "District 9", le film commence bien après l'arrivée des bébêtes (6 ans), ce qui permet au réalisateur de poser les dogmes de son univers assez facilement et efficacement grâce à des panneaux divers (affichage, signalisation), des interventions vidéos diverses (l'ouverture en nightshot reportage, journaux télévisés) et les classiques cartons d'ouverture. Ces techniques de création d'univers SF permettent à Gareth Edwards d'intégrer les monstres dans la narration (et dans l'image) avec finesse et intelligence sans que la minceur du budget se ressente. Gareth Edwards a compris que la gestion du point de vue de la caméra serait le secret de la réussite visuelle de son film, le final de toute beauté vient compléter ce qu'on a pu apercevoir des monstres avant sans porter atteinte à l'intégrité du film (c'est très rare car souvent la découverte de LA BÊTE numérique dans les série B actuelles fait se dégonfler la baudruche Jacques Tourneur de la première heure). Paradoxalement ce qui intéresse Gareth Edwards ce n'est pas ses monstres mais ce couple qui à travers ce périple va trouver l'amour. Ça parait cul-cul comme ça, mais c'est le vrai sujet de "Monsters". Sans tomber dans les niaiseries à la "Lost", Gareth Edwards fait presque aussi bien que la première heure de "Wolf creek" dans le romantisme naturaliste. C'est peut être là que le bât blesse un peu, à force de se concentrer sur la relation amoureuse entre les deux en mode atmosphérique, Edwards en oublie de faire danser le palpitant du spectateur en injectant quelques doses de suspense. Surtout que sa métaphore de l'interventionnisme américain créant des monstres est brillante et elle aurait peut être mérité un peu plus d'espace. Du coup votre serviteur à un peu piquer du nez. Malgré tout "Monsters" est bel et bien la jolie série B annoncée, un peu molle mais gonflée dans l'intention.
Note : 4/6
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