jeudi 28 octobre 2010

"THE AMERICAN" de Anton Corbijn (2010) : The mechanik


En salles depuis le 27 octobre


Remember Anton Corbijn dans les années 80-90, les clips de Depeche Mode, l'esthétique de "The Joshua Tree" de U2, sans lui les grands groupes de Rock des années 80 n'auraient pas passé le cap de la modernité et aurait sûrement eu une sale gueule. Après un excellent biopic sur Ian Curtis, le chanteur de Joy Division : "Control", revoilà Anton Corbijn derrière la caméra mais cette fois ci dans un registre éloigné de toute consonance Rock'n'roll : le thriller d'espionnage en mode aride. Un tueur à gage, Jack, (très grand George Clooney) coule des moments pépères en Suède avec un belle demoiselle, c'est alors que son passé (dont on ne saurait jamais vraiment rien) le rattrape. Booumm Boouummm les tueurs meurent, il survit mais elle est sacrifiée. Suite à cette superbe séquence d'intro, l'américain doit se cacher, son commanditaire Pavel lui trouve un coin tranquille dans le sud de l'Italie, un magnifique village dans les montagne. Il va y rencontrer une belle italienne un peu pute (Violante Placido, belle à tomber) dont il va tomber amoureux, un curé un peu trop bavard et surtout le boulot va venir le chercher là bas sous l'apparence de la belle Irina Björklund, tueuse à gage elle aussi. Vu ce descriptif on pourrait se dire que "The American" a tout du "In bruges" bis alors que tout au contraire, le film est totalement sous influence 60's-70's. "The American" est donc un film de silence, aux plans fixes, aux cadres précis et superbement minimal qui contrairement au style du genre du moment ne répond pas aux sirène Greengrassienne à la mode. On pense plutôt au magnifique "The Mechanik" (aka Le flingueur) de Michael Winner dans l'ambiance implacable qui entoure Jack et dans la précision mécanique de la mise en scène quand aux séquences relatives au travail de tueur (l'élaboration des armes, les fusillades etc...). Mais loin de toute fascination en mode NRA, Anton Corbijn utilise ses moments pour développer le sentiment de solitude mélancolique de Jack et le fait qu'il fait ce qu'il sait faire point barre. Anton Corbijn mène son film en restant sur les rails de la sobriété et de la retenu, le scénario fait de même en maintenant le plaisir d'anticipation du spectateur. A part un plan final un peu attendu et un poil tarte, Corbijn fait un sans faute et livre un très beau deuxième film qui malgré le ton de l'affiche très pop, est plus proche d'Antonioni que de Soderbergh.

Note : 4.75/6

vendredi 1 octobre 2010

LES BANANES DU MOMENT : "LES GRIFFES DE LA NUIT", "PRINCE OF PERSIA", "THE LAST AIRBENDER"

IL FAUT EN PARLER MÊME QUAND C'EST MAUVAIS !!!! Qu'en pensez vous ? Moi je pense que c'est autant un acte de solidarité sociale que de prévenir quelqu'un quand il s'apprête à toucher un étron de sa semelle sur les trottoirs parisiens.

"LES GRIFFES DE LA NUIT" de
Samuel Bayer (2010)

Sortie en DVD le 20 octobre.


Vu le
casting pour Freddy et les intentions de production, ce remake pouvait atteindre les cimes de celui de "Massacre à la tronçonneuse" ou de "La Colline a des yeux", malheureusement cette version 2010, atteint a peine le niveau du tristement pourri remake de "Fog", rien à tirer de ces 1h35 de film de couloir, où le pauvre Jackie Earle Haley fait ce qui peut avec son maquillage en mode tête de cul brûlée, mais problème il est bien trop petit et sérieux pour faire peur. Et ce n'est pas l'ambiance des cauchemars orchestrée par Bayer qui relève la sauce, c'est plat et trop propre pour être honnête. A 2-3 débordements gore prêt on se croirait dans "Dawson". Plus grave, ce remake est plus mauvais que les derniers Freddy en date (qui sont pas si mal finalement) qui avaient au moins de mérite d'essayer de renouveler les apparitions du boogeyman. Là l'équipe de Platinum Dunes à juste greffer une formule scenaristique à la "Destination Finale" sur le canevas de l'original, soit une enquête foireuse ponctuée de meurtres qui finit par une morale vigilante à 2 sous après un passage douteux sur la pédophilie de Krueger. On a donc l'impression que Samuel Bayer et sa team, ont essayé de moderniser le mythe, en l'approfondissant mais sans jamais vouloir se salir les mains, du coup ça fait de l'horreur petit bourgeois. Dans le genre "Meurtres à la Saint Valentin 3D" était bien plus honnête et réussit. Robert Englund COME BACK please !!!!
Note : 1/6


"PRINCE
OF PERSIA : THE SANDS OF TIME" de Mike Newell (2010)

En DVD depuis le 29 septembre.

Pauvre
team Bruckheimer, c'est pas leur année. A force d'essayer de faire du remix en tout genre de la formule gagnante "Pirates des Caraibes" ou "Benjamin Gates", l'ami Jerry s'est pris quelques vents. Critiques et artistiques avec ce "Prince of Persia" et une mega rouste au Box Office pour "The Sorcerer's apprentice". Le deuxième je l'ai pas encore vu mais comme vous vous en doutez j'ai vu le premier et quelle horrible expérience ce fût. Malgré une bonne consistance critique lors de la vision de ce genre de bestiaux (Narnia, Benjamin Gates et cie...), là j'ai pas pu ME retenir de laisser traîner mes bras au sol. Le sympa Jake Gyllenhal n'est pas crédible un instant en action hero, la mise en scène et la narration sont aussi subtiles qu'un pachyderme chez les minipouces et le fait que Newell singe Ridley Scott et Tony Scott n'arrange pas les choses. Seul point positif la belle Gemma Arterton, qui s'en sort bien mieux que dans le marrant "Choc des titans" de Louis Letterier. Un navet tout simplement.
Note : 1/6


"THE LAST AIRBENDER" de M. Night Shyamalan (2010)

Sortie en DVD le 30 novembre.

A chaque annonce de son nouveau projet, l'espoir
renait en Shyamalan puis a chaque fois que le film sort, sa réputation retourne au purgatoire avec les bannis critique du 7ème art. Autrefois star du box-office et des critiques, Shyamalan depuis l'horrible "Village" n'a pas su remonter la pente et ce n'est pas "The Last Airbender" qui le sauvera. Artistiquement parlant c'est son plus mauvais film : le scénario est digne d'un enfant de 5 ans, la mise en scène se voulant lisible dans les scènes de combat est plus lénifiante que grisante, pas un acteur ne joue bien, en même temps le manque de charisme de l'ensemble fait qu'on a dû mal à lui jeter la pierre. Mais bizarrement malgré sa nullité, "The last airbender" n'est pas le Shyamalan le plus agaçant, car pour une fois, on sent que l'ego sur dimensionné du cinéaste s'est caché derrière son sujet, au point de réduire la personnalisation du film à zéro. Maigre consolation car par moment on sent que cette énième histoire d'élu pouvant sauver le monde grâce à sa maîtrise des 4 éléments aurait pu être autre et faire un bon petit film bien fun, le final où le gnome tatoué montre le pouvoir de l'océan est impressionnante dans ce qu'elle sous entend de possible visuellement. De toute manière on sent qu'une suite est possible (fin ouverte vers une suite, 1er volet tiré d'une livre 1), Shyamalan sera-t-il aux manettes ??? Possible le film ayant plutôt bien marché dans le monde avec un 4.4/10 sur imdb, mieux torché le film pourrait cartonner encore plus (cf la saga caca : "Twilight"). C'est le pire qu'on lui souhaite à shyamalalamalananannman.
Note : 1.25/6