mercredi 29 septembre 2010

ARTHUR PENN IS DEAD (1922-2010)

Mon éloge sera simple et résume je le pense pleinement le génie de ce grand cinéaste humaniste, ces films de mon cœur en une image.

"Le gaucher" (1958)
Paul Newman est Billy The Kid et Arthur Penn réinvente le western sous perf existentialiste et de quête de la figure paternel. Maladroit et magnifique.

"The Chase" / "La poursuite impitoyable" (1966)
Casting de dingue (Marlon Brando, Robert Redford, Robert Duvall, Angie Dickinson, Jane Fonda...) et polar/drame crépusculaire en mode chasse à l'homme / analyse acide de la bourgeoisie sudiste de l'époque, "The Chase" est peut-être le meilleur film de Arthur Penn, ce qui n'est pas rien. J'oubliais, la bande originale est l'œuvre de John Barry et est juste inoubliable.

"Bonnie & Clyde" (1967)
Film culte par excellence et symbole intemporel du Nouvel
Hollywood, je n'ai pas revu le film depuis longtemps mais la nouvelle édition dvd sortie y'a 2 ans mega collector etc... trône sur mon meuble a DVD et ne demande qu'a être déguster. J'ai aimé ce film, mais l'amour fou n'attend que pour frapper. Rien qu'en revoyant le premier plan du film, la beauté de Faye Dunaway filmé par Arthur Penn m'a estomaqué.

"Little Big Man" (1970)
Western, comédie, épopée, drame, musical....ce qui aurait pu être un fourre tout imbuvable est un des plus beaux films de tous les temps sur l'
Amérique et son goût du sang. Avec ce film Arthur Penn se révèle conteur caustique autant qu'artiste humaniste. La claque.

"Night Moves" (1975)
Petit polar pour l'histoire du cinéma avec
Gene Hackman et Mélanie Griffith toute jeune et sauvage. "Night Moves" ou "La fugue" est un bijou mélancolique qui prouve encore une fois que les années 70 sont l'époque bénie par les dieux du cinéma. Avec "La toile d'araignée" de Stuart Rosenberg et "Le privé" de Robert Altman, Arthur Penn a réalisé le plus beau film de détective privé de la décennie. La musique de Michael Small ("Klute", "Les hommes du président") ajoute encore une touche de beauté à l'ensemble.

"Missouri Breaks" (1976)
Encore une rencontre de dingue avec ce face à face
Nicholson/Brando dans un western où les cow-boys (Nicholson) ont des coups de déprimes et où le chasseur de prime (Brando) se déguise avec autant d'amusement que l'inspecteur Clouseau. Arthur Penn travestie le genre pour mieux en tirer l'essence. Toujours mélancolique, toujours romantique, toujours sauvage. Ma bande son préférée de John Williams !

jeudi 23 septembre 2010

Expérience d'un cinéaste : Tony Gatlif, l'interview

Voilà les amis, enfin les amis !! La continuité du début de l'aventure "Interview de cinéastes" qui avait commencé avec Jérôme Boivin, il y a quelques lustres de cela. Je tiens la caméra et Sébastien Bardet pose les questions.

Tony Gatlif (Gadjo Dilo, Vengo, Exils) à l'occasion de la sortie DVD de son dernier film "Liberté", nous parle de son incroyable parcours, des bidonvilles en Algérie, de sa rencontre avec Michel Simon, de ses début avec Depardieu, jusqu'aux marches du festival de Cannes... Un entretien en 8 parties, concocté par nos soins, en ligne sur you tube... Avis aux amateurs, c'est gratuit !

Partie 1


Partie 2 / Partie 3 / Partie 4 / Partie 5 / Partie 6 / Partie 7 / Partie 8.

Tony Gatlif évoque son parcours de cinéaste. Interview réalisée le 7 Juillet 2010 chez JM Video par Sébastien BARDET et Sébastien AUGER.
KURYAKIN 2010

jeudi 16 septembre 2010

SERIE TV : RUBICON de Jason Horwitch (2010)

"Rubicon" est le nouveau bébé de la petite grande chaine qui monte du cable américain : AMC. En quelques années et grâce à la qualité de deux séries ("Mad Men", "Breaking Bad"), AMC est venu talonner de près le géant HBO, raflant à son nez et à sa barbe bon nombres de récompenses aux Emmy Awards (les résultats de cette année parlent d'eux mêmes).
C'est donc avec une curiosité piquée que je me suis regardé les premiers épisodes de "Rubicon", d'autant plus que le sujet : la théorie du complot, est un de mes dadas de cinéma et de littérature.
Après 8 épisodes avalés en très peu de temps, mon verdict est simple :
"Rubicon" est la meilleur nouvelle série vue depuis un moment, et surement une de celle qui a le potentiel le plus fou pour les saisons à venir (toujours hypothétiques d'ailleurs).
En quelques mots voici l'histoire : Will Travers (excellent James Badge Dale) est analyste dans une agence gouvernementale de renseignement basée à New York. Marqué par la perte de sa famille lors du 11 septembre, il vivote en s'accrochant à son boulot. Mais un jour, une série d'évènements va faire basculer sa vie et son entourage dans un complot mystérieux. Panaroïa, double jeu, mensonge, surveillance, micro, terrorisme....seront au programme.
"Rubicon" est en accord total avec le cahier des charges du pur cinéma paranoïaque des années 70's : on retrouve donc l'ambiance des films de Alan J. Pakula ("Les hommes du président", "A cause d'un assassinat", "Klute"), au meilleur Sydney Pollack ("Les 3 jours du Condor", "La firme") et surtout au chef d'oeuvre de Francis Ford Coppola : "Conversation secrète".
Toute l'intelligence de "Rubicon" est à l'image de ces films, de ne pas faire du complot, une base pour un actionner cocaïné à la "24h" ou "Prison Break". Loin d'être éventé ou manipulateur en mode carotte, le complot de "Rubicon" est logique, codé, passionnant, profond et surtout dramatiquement délayé avec précision. Megalo, il l'est surement mais il n'est pas montré comme tel (cf toutes les saisons de 24h). Formellement "Rubycon" est proche de la sobriété de "Mad Men", l'ambiance est terne et grisâtre et comme la grande série des années 2000 : "The Wire", "Rubicon" est une série hyper réaliste qui se fait fi des gadgets bondiens et n'a pas peur de passer de long moments dans les bureaux mornes des héros de sa série, histoire de développer ses personnages et de les sortir des griffes des clichés éventuels. Ceux qui cherchent de l'action passez votre chemin !
Comme toutes les grandes séries, "Rubicon" a besoin de quelques épisodes pour vos happer dans sa toile mais dès que l'hameçon a crocheté votre cerveau, cette nouvelle série devient aussi addictive qu'une autre.
Classe, captivante, au casting épatant, une bande son au diapason, l'évidence est reine : Jack Bauer is dead, Vive
Will Travers, Vive Rubicon !

Note : 5,5/6

jeudi 2 septembre 2010

PIRANHA 3D de Alexandre Aja (2010) : Fun, Con, Sexy & Tout Bon


En salles depuis le 1 septembre 2010.

La dernière fois que le cinéma de Alexandre Aja avait heurté notre rétine c'était avec le plus que mitigé "Mirrors", remake inutile avec Kiefer Sutherland d'un très beau film fantastique Coréen, "Into The Mirror".
Avec "Piranha 3D" et pour son troisième remake d'affilé le duo Aja/Levasseur relève avec brio le défi de faire aussi bien que le drôle et culte film de Joe Dante qui à l'époque (1978) avait su de façon inédite surfer sur la vague de peu de "Jaws" tout en le mettant en abime avec humour et satirisme.Malin comme des singes, les deux frenchies ont choisit de situé l'arrivé des poissons méchants (plus que vilains) en plein Spring Break (bière, bikini et tee-shirts mouillés) sur un lac de l'Arizona. La shérif du coin qui va devoir affronter le massacre n'est autre que la belle et culte Élisabeth Shue (toujours magnifique), à ses côtés dans la galère Ving Rhames (qui rendra joliment hommage à "Brain Dead" de Peter Jackson), Adam Scott et deux caméos à faire pleurer les années 80 : Richard Dreyfuss (qui reprend rapidement son rôle de Matt Boyd de "Jaws"), Christopher Lloyd ("Retour vers le futur"). Pour remplir le quota teen movie, le petit jeune du coin entre autre fils de Elisabeth Shue, joué par Steven R. McQueen (petit fils de Steve), se retrouve à faire le guide pour une équipe de tournage de soft porn emmené par le remuant Jerry O'Connell et la sublime Kelly Brook.Alexandre Aja n'essaye à aucun moment de donner du fond à son histoire, il sait que Blood, Sex & Sun sont les trois seuls mots qui comptent et que faire du Joe Dante ou d'over dramatiser son sujet auraient couler son nouveau bébé alors que là "Piranha 3D", honnête avec ses intentions remplit le contrat annoncé à 300%, c'est super gore, super con (cf l'intro et le coup de la bite et tant d'autres séquences tordantes) et super super sexy. Dans ce sens la 3D se voit offrir une séquence de naïades plus impressionnante et marquante que les 3 heures d'"Avatar", rien que pour ça le film trouvera une place à part dans les cœurs des mâles de la planète. Pour le reste la 3D est gadget mais fun car jamais prise au sérieux.
Sans contestation le film gore le plus drôle de l'année, voir des dernières années et une réussite totale pour Aja qu'on ne pensait pas capable de manier le second degré avec autant de brio, il peut tranquillement emporter sa couronne de roi de l'horreur et rejoindre les grands. On attend maintenant des nouvelles de son adaptation du manga "Cobra" qui là est un défi d'un tout autre genre et qui fait déjà baver pas mal de monde ici et là.

Note : 5/6

Un coup de trailer :

Piranha 3D : Bande-Annonce (VOSTFR/HD)
envoyé par LeBlogDuCinema. - Regardez des web séries et des films.

mercredi 1 septembre 2010

THE EXPENDABLES de Sylvester Stallone (2010) : Verdict du coeur

En salles depuis le 18 aout 2010.

Tant attendu, tant redouté, tant anticipé, "The Expendables" m'a livré sa sève testosteronée hier alors (et déjà) en pleine gloire. Un deuxième volet est déjà annoncé et l'affaire risquée à la base est maintenant juteuse : 2 semaines de suite en tête du box office US, 82 millions de dollars de recettes à ce jour et en France l'aventure des gros bras à emporté plus de 1 millions de spectateur en 2 semaines. Stallone is back pour de bon ! Quant au film et bien il a beau être ce qu'il est (un DTV d'action surboosté), il n'appelle a aucune objectivité de ma part, ce qui va suivre est adouci par mon cœur de warrior des glorieuses 80's-90's du cinéma d'action.

Alors c'est quoi "The Expendables", le film pas le phénomène et bien comme on a pu le lire un peu partout c'est avant tout un gros film de potes qui se retrouvent pour s'amuser en se foutant sur la gueule et en se balançant des punch line. Symptomatique de la recette, la scène Willis - Schwartzy - Stallone, super courte, super inutile mais si jouissive par ce qu'elle réunit comme souvenir de cinéma et surtout par ce qu'elle pourrait annoncer si le gouverneur californien revenait à l'acting.
En gros les 3/4 du film dégagent ce genre de sentiments, des rencontres instantanément cultes plongées dans des situations clichés du genre, plus réussi dans l'idée que dans la transformation. Par exemple le combat Lundgren / Jet Li, envoie du lourd grâce aux acteurs et par sa violence mais pêche par une forme et un montage trop cut ou trop maladroit. C'est là que la déception fait son nid, dans la laideur esthétique du film, tourné en HD, le film a parfois la gueule d'un DTV cheap, certains plans puent le pixel, on est donc très loin des magnifiques photographies de "Rocky Balboa" et de "John Rambo", avec son arsenal de tatoués ressemble plus par moment à un épisode du "Rebelle" avec Lorenzo Lamas. C'est là que le paradoxe Stallone se niche, prendre le contre pied de ses deux films précédents (si grave et ultime) en shootant une auberge espagnol du cinéma d'action comme un Steven Seagal récent (mais en 1000 fois mieux tout de même) tout en rendant hommage à "Delta force 2" (le meilleur Chuck Norris) et son ambiance Amérique du sud corrompue super 80's, mais en supprimant l'ambiance réac pour un héroïsme très western très Stallone Style (la guerre mais avec le coeur et pour une bonne cause).
Bref la même formule mais un recul déconneur de bon aloi et surtout sans prétention aucune. Quelques séquences sortent du lot de l'actionner, esquivant ce que Stallone aurait pu livrer s'il avait pris son sujet au sérieux sur tout la longueur du métrage, le meilleur exemple est la belle séquence d'introspection lacrymal de Mickey Rourke (juste mortel) et Stallone face à un miroir qui n'aurait pas fait tache dans le dernier Rocky. A peu de chose prêt le reste bastonne de façon bien gorasse (têtes coupées, corps explosant, coups qui font mal) et remplit son contrat jouissif. Quant au casting démentiel, ils assurent même dans les situations les plus clichés (cf Statham et sa relation avec une femme fan de basketteur) et le duo Jason Statham & Stallone font une paire idéale pour ce big buddy movie trashouille et beauf ("tango et cash 2" ?).
Quant au reste de la team : Dolph Lundgren assure le coefficient sale gueule même si son jeu manque de finesse (quelle gueule quand même !!!), Eric Robert est bien sans être dément, Steve Austin fait ce qu'on lui dit, Randy Couture a ses petits moments de gloire, Terry Crews en fait des caisses mais c'est pas grave, quant à David Zayas (Dexter), il fait ce qu'il peut en pseudo Castro sorti d'un autre temps. Voilà pour le bilan des gros bourrins tant aimé. Maintenant on espère que pour la suite Stallone virera sont chef op, tournera en pellicule et que l'argent dépensé (80 millions de dollars) se verra autant esthétiquement et techniquement que dans le casting.
"The Expendables", la série B d'action de l'été, oui mon pépé, avec "the A-Team", elle créera le pack testostérone le plus efficace de vos soirées DVD d'hiver depuis les glorieuses 80's. Vous pouvez déjà mettre les bières au frigo !

Note : 4/6