jeudi 27 janvier 2011

"LES CHEMINS DE LA LIBERTE" de Peter Weir (2011)


En salles depuis le 26 janvier.

Depuis le superbe "Master and commander" en 2003, Peter Weir n'avait pas donné de nouvelles, les bruits de couloir racontaient que le bonhomme fatigué par la machine Hollywoodienne, prenait des vacances. Puis il y a quelques mois tombait la bande annonce de "The Way Back" aka "Les chemins de la liberté" et quelques uns criait déjà au chef d'oeuvre annoncé. C'est vrai qu'avec un casting aussi burné, ça ne pouvait que mettre l'eau à la bouche aux fans d'aventure (Colin Farrell en brigand russe tatoué, Ed Harris en patriarche old school, Mark Strong en fabulateur et le très bon Jim Sturgess en héros courageux et meurtri).
Car si aventure il y a dans "Les chemins de la liberté" ce n'est pas n'importe laquelle (une histoire vraie encore une fois), c'est celle de prisonniers qui s'échappèrent d'un camp de prisonnier en pleine Sibérie pendant la 2ème guerre mondiale et qui parcoururent pas moins de 10000 km pour enfin sortir du joug de l'URSS et gouter à nouveau à la liberté . Peter Weir après un sobre prologue dans le camp de prisonnier, lâche son groupe d'évadés dans la nature, rendant autant hommage à la beauté qu'à la sauvagerie des sublimes paysages : montagnes enneigés, plaine rocailleuse, désert, forêt, muraille de chine....presque tout le panel national géographique est présent prenant le pas au début sur la psychologie des personnages. Paradoxalement c'est de là que le film tient sa force, sans forcer le pathos des prisonniers et en les taillant dans la roche dans sa première moitié, Peter Weir choisit donc une option plus périlleuse pour l'identification mais plus honnête ; ce sont l'adversité du périple, la mort, l'amitié et surtout l'apparition d'une compagne de route en la personne de la jolie Saoroise Ronan ("Lovely Bones"), qui vont un par un gratter leurs carapaces et leurs passés, pour terminer par un final vraiment beau et émouvant.
Autre élément qui fait la force du film, le travail sur le langage, sans jouer d'un artifice comme dans "le 13ème guerrier" ou du tout anglais foireux comme dans "Les insurgés", Peter Weir amène l'anglais pas petites touches, l''enrobant dans des accents travaillés au corps par les acteurs (la plupart des personnages parlent plusieurs langues) et surtout sans forcé le trait, rendant l'utilisation de la langue internationale logique et naturelle. On pense souvent à une version survival du film de prison japonais : "Les Prisonniers d'Abashiri" de Teruo Ishii ou à une version naturaliste de "la grande évasion" de John Sturges. Même si "Les chemins de la liberté" n'est pas le chef d'œuvre annoncé, c'est un grand et beau film, avec ses longueurs et son classicisme intrinsèque, mais avec un souffle progressif qui du coup ne s'essouffle pas.

Note : 5/6

dimanche 23 janvier 2011

"RED" de Robert Schwentke (2010) : Action Viagra

En DVD le 17 mars 2011.

Le voici le voilà le Bruce Willis annuel !
Il fut un temps, où le nouveau film d'action de Bruce Willis suscitait l'attente chez nombre d'entre nous. Malheureusement depuis quelques années (son dernier vrai bon film en tant que star étant "Sin City" en 2005) aligne les films mi-molle allant même jusqu'à tuer la franchise père de sa célébrité avec un "Die Hard 4" de triste mémoire. C'est finalement dans des seconds rôles que Bruce redevient le Willis qu'on aime : "Planète Terreur" ou "Assassinat d'un président".
Mais alors ce "Red" alors ? Et bien c'est un bon petit film sympa comme tout. Tiré d'un Comics de Warren Ellis, le film de Robert Schwentke conte les exploits d'un ex-super-badass de la CIA (Bruce) qui se retrouve sorti de sa retraite lorsque son ancien employeur essaye de lui faire la peau. Il embarque dans son aventure d'autres retraités aussi badassssss que lui (Morgan Freeman, John Malkovich en plein délire, Brian Cox et Helen Mirren) et la encore jolie pour son age Mary Louise Parker. Tout ceci nage bien sur en plein complot gouvernemental et le too much d'action et de blagues est de mise. Robert Schwentke filme tout ça mollement mais avec sobriété, en se permettant quand même quelques effets BD, histoire de valider la caution comic-book (cf les transitions très pop mais un peu gratos). Bruce là dedans à l'air de bien s'amuser mais livre quand même le minimum syndical, son personnage étant à peu de chose prêt le même que dans la moitié de sa filmo, c'est plutôt du coté des guest qu'on trouve du craquant : les apparitions très cool de Richard Dreyfuss et Ernest Borgnine . A défaut d'être vraiment original, "Red" amuse la galerie et arrive à se sortir de deux gros trous de scénario sans trop de dommages. Finalement comparé au minable "Top Cops", au naze "Clones" et au lourdingue "Die Hard 4", "Red" s'en sort avec les honneurs et peu rejoindre l'étage Pop Corn de Bruce Willis sans avoir honte.

Note : 3.25/6

dimanche 9 janvier 2011

GRAVITY SLAVES - 'BIG BIKE' - MON DERNIER CLIP

Merci le net pour toutes ces possibilités d'auto promotion, voici donc mon dernier Clip qui a pour héros un certain Ramou Ramirez sur un morceau Punk-Rock très californien de nos amis d'Orléans, les indestructibles GRAVITY SLAVES. Tout sur leur excellent nouvel album ici.



Si vous avez apprécié l'objet et que le rire vous à conquis, voici ce que vous pouvez faire pour nous.

Le clip est depuis hier visible sur FUNNY OR DIE, site lancé par Will FERREL himself et son buddy Adam MCKAY et sur lesquels les internautes rivalisent de vidéos plus drôles les uns que les autres et les mettent en compétition. Le principe est simple, pour chaque vidéo le visiteur décide si c'est FUNNY (drôle) ou DIE (Meurs). Si vous avez aimé le clip, un petit clic sur FUNNY serait formidable ! Mais pour qu'il soit comptabilisé, il vous faut être membre du site (gratuitement, commencez pas à râler !)


Pour s'inscrire et voter, c'est ici : http://www.funnyordie.com/videos/f540fdae22/big-bike-or-how-lorenzo-lamas-changed-my-life?rel=player

lundi 3 janvier 2011

TOP CINEMA 2010

Avant de balancer les résultats tant attendus où pour une fois (remember Airmole) je n'ai eu qu'a me dépouiller moi-même pour arriver au classement ci joint, voici le traditionnel petit bilan de l'année française.

Du côté français, pas de grosses bouffes comme en 2009, aucun Prophète n'est venu illuminer la paysage. Un sursaut du polar est quand même à noter, avec de très bonnes séries B efficaces comme : "Une affaire d'état" de Eric Valette, "Gardiens de l'ordre" de Nicolas Boukhrief (photo ci dessous) et "A bout portant" de Fred Cavayé. On peut même dire que ces 3 bonnes surprises viennent combler le vide total de qualité du cinéma de genre français. Suffit de voir les quelques livraisons horrifiques pour avoir le tournis pour un moment : " La horde", "Djinns" qui ne cassent pas trois pattes à un canard, quand à "La meute", "Dans mon sommeil" et "Le village des ombres", gros fours au box office et descendus en flamme par la critique. Même les plus résistants (Mad Movies) ont baissé les bras.

Pour le reste on a l'impression qu'un mini sursaut fait revivre la comédie française. Mais bon pas de quoi se tordre le pruneau, "Tout ce qui brille" c'est pas brillant, brillant (je sais c'est facile) et "L'arnacoeur" c'est sympa mais un peu trop customisé pour être honnête. Bref comme d'hab si on veut rire avec le cœur et le cerveau mieux vaut aller faire un tour du côté de nos amis english ou américano...
LET'S GO !

Commençons par la fin, ceux là auraient pu grimper sur le top mais ils leur manquaient un chtouille de quelque chose, néanmoins ils méritent d'être présents :

De 25 à 11 (en vrac)

- Ipman de Wilson Yip (le film de baston chinese de l'année avec un des plus grands combats jamais vu sur écran...Donnie Yen est ma nouvelle idole de bagarre) Inédit DVD.

- Assassinat d'un président de Brett Simon (Quand "Les hommes du président" rencontre le teen movie, brillant, ludique et sexy. Une découverte à la hauteur du "Brick" de Rian Johnson. En bonus Bruce Willis en proviseur frappé du bulbe !) Inédit DVD.


- All The Boys Love Mandy Lane de Jonathan Levine (Enfin la perle est enfin sorti et n'a pas déçu, le slasher bucolique ultime !) Inédit DVD
- House of the devil de Ty West (Tourné de nos jours mais ressemblant à un film d'épouvante du début des années 80, "House of the devil" est un superbe hommage à ces films démoniaques tout en étant un des meilleurs de l'année 2010, à l'instar de "Mandy Lane", le vintage à du bon parfois).



- Amer de Helene Cattet & Bruno Forzani (Sublime hommage au giallo, "Amer" est un trip expérimental aux sons et images envoutantes qui annonce une suite de carrière pour les deux réalisateurs qui devrait donner des sueurs froides à papy Argento)


- Fantastic Mr Fox de Wes Anderson (Un poil trop fashion - et trop vu - merci ma fille - pour rentrer dans mon top 10, n'empêche que la magie Wes Anderson ne trépasse pas lors de son passage à l'animation et que le film est juste magnifique, drôle et espiègle. Un peu froid ?? Sûrement aussi !)


- The American de Anton Corbjin (Superbe film fait de silence, aux actrices magnifiques et au sobre parfum 60's, Corbjin confirme en beauté qu'il est un très bon réalisateur)


- Piranha 3D de Alexandre Aja (Le massacre de l'année et sûrement un des films les plus fun. Gore, sexy et ouvertement con. Aja est le résistant français de l'horreur.)


- Very Bad Cops de Adam McKay (Will Ferrell est un génie et McKay est pas mal non plus. "Very bad cops" est une réussite aussi flagrante que "Frangins Malgré eux" en plus d'être un des films les plus dénonciateurs de l'année....si si promis !!! "If i were a LION !!!)


- American Trip de Nicholas Stoller (fausse suite de "Sans Sarah rien ne va", "American trip" brise les codes de la comédie à 100 à l'heure et relève le pari d'être aussi bon que "Pineapple express" de David Gordon Green, Puff Daddy en producteur de disque est énorme et la charge sur le milieu est pas mal non plus !)


- Splice de Vincenzo Natali (le film Cronenbergien de l'année, tordu, envoutant et oedipien. Une réussite ! Avec un des plus beaux monstres de ces dernières années).


- L'élite de Brooklyn de Antoine Fuqua (Fuqua fait son Lumet à la sauce James Gray et réalise son meilleur film, débarrassé de ses balourdises. Hyper classique mais hyper efficace).


- The Lovely Bones de Peter Jackson (L'étrangeté de l'année au sujet casse gueule, à la mise en scène sur la corde et au frontière du kitsch. Reste un film passionnant, touchant et super stressant. Un bide non mérité pour Peter....un de mes favoris du Mr avec "Fantômes contre Fantômes")


- Shutter Island de Martin Scorsese (mérite sa place dans le TOP 10 mais je sais pas quelques fois le coeur à ses raisons sur la raison. Enorme trip gothique, où Marty montre que la pêche il a toujours et Leonardo impressionne, en quelque sorte le jumeau maléfique d'"Inception", possédant un final à percer le coeur des plus durs. Dur à revoir tout de même...)


- Chatroom de Hideo Nakata

Le papa de "Ring" fait un petit voyage à Londres et livre son meilleur film (avec "Dark Water"). Croisement entre "Funny Games" et "Existenz" à la sauce web, "Chatroom" est un bouleversant drame adolescent qui révèlent une bande de jeunes acteurs hallucinants (dont Aaron "Kick ass" Johnson). Contrairement au vain "L'autre Monde" de Gilles Marchand, "Chatroom" n'est pas ringardisé à la minute par ses illustrations de l'intérieur de la toile web, préferant la théatralité (le film est tiré d'une pièce) au images de synthèse, Nakata avec sobriété crée un résultat dramatique puissant qui ne vous lache pas un instant.


De 10' à 1

10'. "Gentleman Broncos" de Jared Hess

Jared Hess - porte parole des losers - est fou et ce n'est pas ce nouvel opus qui est venu me prouver le contraire. Alors que son tip top "Super Nacho" avait crever le Box Office Us, "Gentlemen Broncos" a fait l'effet d'un pétard mouillé niveau dollars mais artistiquement le film est un bijou. Hommage pété du casque à la SF cheap autant qu'un teen movie vachard et magnifique, le film ouvre les portes de la folie pour des acteurs fous : Sam Rockwell est énorme en Bronco super héro fantasmatique et Jermaine Clement en auteur de SF mégalo/puant est à mourir de rire. En plus c'est un beau film sur le cinéma et ça c'est bien !


10. "Black Dynamite" de Scott Sanders

Sans aucun doute, le film le plus funky de l'année. Pastiche de la blaxploitation qu'on croirait écrit par la team du Grand Détournement (et par extension celle d'OSS 117), Michael Jay White rend un hommage Énorme à Jim Brown et au genre avec un sens du style qu'on croyait perdu dans les années 70. La bande son est autant hallucinante que le film est à mourir de rire. DYNAMIIIIIITEEEEEEEEEEEEEEE !!!!


9. "The Ghost Writer" de Roman Polanski


Retour en force du força Polanski, pas forcément sa mise en scène la plus ouvertement brillante, mais le nid de serpent autour d'Ewan MacGregor vous attrape à la gorge avec un grinçant carnassier et on prend son pied comme à l'époque du génial "Frantic". La Classe !


8. "A Serious Man" de Joël et Ethan Coen


Le meilleur Coen depuis "The Big Lebowski" et peut être leur plus personnel.
Malgré l'énorme "No country…" et le fun mais empty "Burn After Reading" et leur succès public et critique grandissant, une distance c'était installée entre les frères et moi. En un film, ils ont restauré ma foi en eux. Grinçant et poétique, "A serious man" redonne de la chaleur au cœur du cinéma des Coen, qui vivait depuis quelques temps dans une période glacière. Il a juste suffit d'une chanson de Jefferson Airplane pour mettre leur cinéma on fire (mais de l'intérieur – l'extérieur reste toujours aussi implacable).


7. "Le Guerrier Silencieux - Valhalla Rising" de Nicolas Winding Refn

Le choc sensoriel de l'année. Le 2001 du film de viking, le film le plus mystique tu meurs. Avec un Mads Mikelsen hypnotique sous les ordres du général Nicholas Winding Refn croisement mutant de McTiernan & Tarkovky. Une tuerie !

6. "Bad Lieutenant - Escale à la Nouvelle-Orléans" de Werner Herzog

Le film ouf de l'année en plus d'être le meilleur polar de l'année. Herzog filme les dérives de Nicolas Cage comme un "Pusher" danois sous marie-jeanne et lui offre une résurrection Sailorienne. Dans un autre registre que Scott Pilgrim Vs The World et à sa manière, "Bad Lieutenant - Escale à la Nouvelle Orléans" est l'autre feel good movie de l'année.


5. "Kick Ass" de Matthew Vaughn

Dans le genre film de super joussif, 2009 avait eu son lot de Watchmen, 2010 est définitivement celle de "Kick Ass" qu'il n'en déplaise à Iron "Drunk" Man. Matthew Vaughn confirme toutes ses promesses et livre le meilleur teen movie superhéroïque (même sans vrais super héros) vu depuis "Spiderman 2".
Super film mutant, "Kick Ass" est un grand film pop, couillu, au casting touchant à l'excellence et qui comme tout bon film commence tranquillement pour monter en puissance et vous claquer un grand coup dans la tronche au final.


4. "Scott Pilgrim Vs The World" de Edgar Wright


Haaaaa…..Edgar Wright, t'as faillit me décevoir sur ce coup là. Ton teen movie survolté, boosté aux jeux vidéos et à la culture Rock/Pop, m'a enchanté la première fois sans vraiment me convaincre à 100%. Malgré tout un grattement trainait, celui de le revoir en salles. Vu la distribution catastrophique du film par chez nous, j'ai pu voir le film dans une salle géante, 2 mois après l'avoir vu dans mon salon. Paradoxe temporel qui ma permis de me prendre une bouffe visuelle magique et touchante à la deuxième vision. Et de permettre à Scott Pilgrim de nager dans le même bain de quality Wright que "Hot Fuzz", "Shaun of the dead".


3. "Greenberg" de Noah Baumbach

Débarrassé de certaines lourdeurs cyniques qui plombaient quelques fois les ailes de "Margot at the weeding" et "Les Berkman de séparent", "Greenberg" est le meilleur film de son auteur, offrant à Ben Stiller son plus beau rôle depuis longtemps (si on excepte les rôles qu'il se donne lui-même). En quatra égotique et dépressif, la gueule et le corps cassés de Ben Stiller font merveille, se fondant parfaitement dans la forme naturaliste et sèche de Noah Baumbach (...) la touchante Greta Gerwig en amoureuse nonchalante et rédemptrice fait plus que de la mise en valeur du héros dans "Greenberg", elle en est aussi l'héroïne à part entière, tout comme le charismatique Rhys Ifans. En plus la BO est de James Murphy, si vous passez à côté de "Greenberg", faudra pas couiner si on vous traite de buse.


2. "Inception" de Christopher Nolan

Comme tout à été dit je vais redire ce que j'ai déjà dit : "Inception" est une tuerie 100% fun, qui fait passer des sensations comme seule la lecture d'un Philip K. Dick pouvait le faire. Depuis que je l'ai vu et revu, le buzz fashion est passé par là et les fines bouches bavent sur le film. Ok, Nolan peut encore faire mieux dans les séquences d'action. Mais bon des films comme ça, aussi généreux que cérébral, on en voit pas tous les ans, voir tous les 10 ans, en moins de temps que ça, Nolan nous en déjà mis 3 dans la tête.


1. "The Social Network" de David Fincher

Brillant, intelligent, subtil, cruel, intemporel et moderne. Voilà les quelques superlatifs qui me viennent en tête quand je repense au nouveau David Fincher, qui à force de changer de fusil d'épaule à chaque film commence à avoir une filmographie qui ferait presque pâlir le grand Stanley. Sinon Jesse Eisenberg est dément, le reste du cast est au diapason…et bon quel fucking scenario. Arron Sorkin sorti de sa Maison Blanche qui rencontre Fincher en mode Zodiac = Chef d'oeuvre.